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L’Intelligence Collective, un nouveau défi pour le manager ?

« Intelligence » … « Collective » : ces deux mots fleurissent sur la toile ou dans les revues spécialisées, telle une énième injonction à l’égard des managers. Ils sont la promesse d’une réponse à notre monde volatil, incertain, complexe et ambigu et répondent à la volonté sociétale des concitoyens de pouvoir décider pour eux-mêmes. 

Attachons-nous à comprendre ce dont il s’agit : l’Intelligence Collective n’est pas seulement un outil utilisé ponctuellement pour répondre à un besoin de consultation ou de participation des individus. Ce n’est pas seulement un ensemble de « trucs et astuces » visant à fluidifier la collaboration. L’Intelligence Collective désigne en réalité ce qui se tisse au sein d’une équipe,  qui lui permet d’être performante et épanouie au quotidien. L’Intelligence Collective, c’est une forme d’alchimie qui s’opère entre des individus aux intelligences multiples, et qui rend ce collectif plus puissant que la somme des potentiels individuels qui le composent. Ainsi, les problèmes, même complexes, sont traités avec plus d’agilité, plus d’énergie, mais aussi plus d’envie de la part de chacun des membres. Les membres de l’équipe se sentent engagés et motivés par la mission et les objectifs collectifs. La collaboration est fluide… Les performances sont au rendez-vous.

Mais alors, comment faire pour que la magie opère ? En réalité, pas de recette miracle, pas de sortilège, pas davantage de produit prêt à l’emploi. En revanche, la clé réside dans l’attention portée à chaque individu au sein de l’équipe : se sent-il considéré ? Le collectif répond-il à ses aspirations, à ses besoins de motivation ? La personne est-elle et se sent-elle inclue ? Reconnait-on et utilise-t-on ses compétences et ses talents divers? A-t-elle une bonne vision de l’impact de son action sur le collectif ? Quel est le niveau de qualité des relations interpersonnelles dans le collectif (écoute, égalité dans la prise de parole, solidarité, place accordée au vécu émotionnel) ? Y a-t-il respect de l’écologie personnelle de chacun ? Autant de thématiques qui ont un impact sur la puissance de la combinaison des intelligences multiples.

Et le manager dans tout cela ? Il joue un rôle fondamental dans la création des conditions qui favorisent ou non l’émergence de l’Intelligence Collective. En outre, lui-même est membre du collectif et est amené à se poser toutes ces questions.

C’est pourquoi nous avons décidé de créer un programme de formation qui s’adresse aux managers, axé sur cette notion d’Intelligence Collective : en leur donnant les moyens de prendre du recul sur leurs modes de fonctionnement, leurs besoins, leur écologie personnelle, et ceux de leur équipe, nous les accompagnons dans le développement de l’Intelligence Collective, au service d’une performance durable.

Notre programme de 6 jours (répartis sur 5 mois) accorde une large place à l’expérimentation et à la mise en action, pour inviter à la mise en œuvre concrète pendant les intersessions. Il intègre les apports fondamentaux théoriques et des outils opérationnels. Chaque session regroupe une dizaine de managers inter-entreprises (peut être organisé en intra-entreprise). Il s’articule autour de temps en collectif et en individuel.

Vous l’aurez compris, notre conviction est que, pour créer de l’Intelligence Collective, le premier outil à disposition du manager, c’est lui-même : nous l’accompagnons donc dans un travail de connaissance de soi et de développement de ses pratiques managériales.

Article co-écrit par Hélène Beaugrand et Léonie Martel ( https://www.linkedin.com/in/l%C3%A9onie-martel-84669363/ ), publié le 21/10/2019

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Des individus à l’intelligence collective 

Si les pratiques collaboratives sont nécessaires au développement de l’intelligence collective, elles ne sont pourtant pas suffisantes : s’intéresser à la place de l’individu dans le collectif est tout aussi indispensable. Pour donner le meilleur, chacun a besoin de se sentir appartenir à un collectif qui utilise et développe ses ressources personnelles, expériences, compétences, en les valorisant, tout en disposant du niveau d’autonomie lui permettant d’exprimer son potentiel créatif.

Ainsi, pour accompagner un groupe qui souhaite développer son intelligence collective, il est profitable d’accorder à chaque individu un temps court d’introspection guidée, pendant lequel il explore ses aspirations, identifie en quoi le collectif peut le nourrir et, en retour, ce qu’il peut lui-même lui apporter. Ce temps lui permet aussi de repérer les conditions dans lesquelles il parvient à exploiter tous ses talents, et de les confronter à ce qu’il vit en réalité dans son équipe.

Le travail collectif peut alors démarrer. En s’appuyant sur la mise en œuvre d’ateliers collaboratifs et sur la phase de réflexion personnelle, on peut aider l’équipe à faire émerger des solutions pour améliorer ses modes de fonctionnement, mettre en place les conditions permettant à chacun de trouver une réponse à ses aspirations et de donner le meilleur.

Article paru dans le numéro 25 (sept.2019) de la revue Question(s) de Management ? dédié à l’intelligence collective.

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Arts et coaching : regards croisés

Par Hélène Beaugrand et Nathalie Benoit

Pourquoi cet article ?

Hélène : « Pour développer ton entreprise, une action par jour pour te faire connaître ; montre qui tu es et ce en quoi tu crois ! » : une vérité pleine de bon sens, qui m’a été formulée par plusieurs personnes. Un conseil qui a visiblement fonctionné pour ceux qui l’ont suivi.

J’ai décidé d’utiliser le réseau LinkedIn pour mieux me faire connaître. C’est ce qui m’a amenée à écrire, pour (faire) raconter et me raconter. L’écriture, au même titre que tous les Arts, est une manière de transmettre qui l’on est et ce en quoi l’on croit.

Et naturellement, en choisissant de parler de l’utilisation des disciplines artistiques dans le coaching, j’ai eu envie de proposer à Nathalie d’en être co-auteure. Car la question de la place de l’Art (au sens large) dans le coaching nous rassemble, de même que l’envie de partager qui nous sommes, d’ouvrir le dialogue sur ces réflexions dans notre réseau… d’où ce premier thème, coaching et Arts, en regards croisés.


Nathalie : Coach certifiée et artiste peintre, je suis très sensible au processus créatif, qu’il s’exprime dans les Arts ou dans l’accompagnement des individus et des équipes. Ma conviction est que nous sommes tous talentueux et qu’il suffit parfois juste d’un coup de pouce bien intentionné pour révéler les talents de chacun. Les Arts, sous toutes leurs formes, dans ma pratique de coach sont pour moi une clef d’ouverture évidente, décalée et universelle pour mettre en lumière nos pépites cachées.

Quelle est votre propre expérience sur le sujet ? Et qu’est-ce que l’art apporte au coaching ?

N : Quel que soit le medium artistique utilisé, et les possibilités sont nombreuses, ce qui m’intéresse, et ce que je pratique, est de transposer ce que chacun met en œuvre lorsqu’il créé à ce qu’il mobilise dans une démarche de coaching. Créative et intuitive, je m’adapte à ce qui se passe dans l’instant présent avec mon client, dans une logique stratégique au service de sa problématique. Chanter, dessiner, toucher, imaginer, écrire, bouger mobilisent des ressources et des capacités différentes, parfois insoupçonnées, du quotidien professionnel et ouvre un autre champ des possibles. Apporter l’Art dans le coaching, c’est permettre de changer de regard, prendre de la distance, exprimer ses émotions, faire différemment.

Au-delà des outils, l’utilisation des Arts dans le coaching est pour moi une posture et une manière d’être permettant de lever le voile sur les ressources cachées en travaillant sur soi, en gagnant en assurance, en osant affirmer qui l’on est et ce qui est essentiel pour soi, en osant sortir de sa zone de confort dans un objectif de réalisation et d’épanouissement.

Aussi, le processus créatif et le processus de coaching ont de nombreux points communs, non exhaustifs ici :
–         Un temps nécessaire de transformation et un cheminement pas à pas,
–         Accepter de sortir de sa zone de confort,
–         Prendre le risque d’échouer…. Et celui encore plus grand de réussir,
–         Changer de regard sur soi et son environnement,
–         Accepter d’aller vers l’inconnu,
–         Apprendre, expérimenter, lâcher prise,
–         Oser reconnaitre et affirmer son identité,
–         Faire appel à cette créativité que nous avons tous,
–         Faire travailler ensemble sa tête, son corps et son cœur,
–         Globalement, s’inscrire dans un cercle systémique vertueux : si je modifie un élément du système, en l’occurrence la perception que je porte sur moi ou sur les choses, c’est tout le système qui se modifie, se transforme et m’aide à progresser ou à faire progresser l’équipe.

H : A plusieurs reprises, j’ai fait appel aux disciplines artistiques (peinture, sculpture, écriture, dessin, théâtre, danse…) pour moi-même et pour accompagner certains de mes clients en individuel et en collectif. L’art se révèle particulièrement intéressant pour travailler sur les thématiques où l’alignement est questionné, ce qui permet ensuite de pouvoir oser dire « publiquement » qui l’on est. 

J’ai par exemple accompagné des demandes de clients autour de « Comment oser être moi-même et m’affirmer face à mes patients », « Je souhaite prendre toute ma place en CODIR et vis à vis de mon équipe », « Je voudrais trouver une voie professionnelle cohérente avec qui je suis et ce à quoi j’aspire », « nous voulons rendre visible notre réseau au reste de l’entreprise, dire qui l’on est et ce que l’on apporte » … Dessin, théâtre, peinture, danse, récit, poésie, sculpture, j’ai proposé ces médias artistiques à mes clients. Passé le moment de surprise (parfois de gêne), ils se sont lancés dans l’exercice. L’art favorise une connexion intime à soi-même ou à l’autre, par le mouvement, par l’émotion qu’il génère.

Qu’en ressort-il ? Beaucoup de matière, de métaphores à explorer. Souvent, mes clients y ont exprimé des clés de ce à quoi ils tiennent profondément ou de ce qui peut heurter leurs convictions. Ils ont osé affirmer par ce moyen qui ils sont et ce en quoi ils croient. Cela leur a permis parfois de porter un regard décalé sur leur situation, ouvrant un champ d’actions possibles différent. Pour certains, ce fut une occasion d’expérimenter que l’art peut leur apporter une énergie ressourçante bienvenue, ou encore une capacité créatrice qu’ils ne soupçonnaient pas.

Qu’est-ce qui vous anime en tant que coach ?

H : La curiosité de l’autre. Je puise dans ces rencontres des clés de compréhension du monde qui m’entoure. J’aime la diversité de leurs parcours, les questions que chacun se pose. Faire un bout de chemin avec elle, en co-responsabilité, faire prendre conscience des apprentissages réalisés pour qu’elle puisse les réutiliser en autonomie, célébrer chaque petit pas réussi… Tout cela me permet de me sentir utile.
J’aime aussi surprendre, probablement parce que j’aime moi-même être surprise et parce que la nouveauté, le changement est une composante très présente dans ma vie. Ce n’est donc pas par hasard si j’utilise l’art dans mes accompagnements : il s’avère un très bon moyen de surprendre (le client et son coach), par le type même d’activité proposée ou par ce qu’il en ressort.

N : L’authenticité et le plaisir de transmettre. C’est pour moi le fondement d’une relation saine, respectueuse, bienveillante qui laisse la place à chacun de s’exprimer, de lâcher prise, de se découvrir, d’oser dans le respect de ses valeurs. En tant que peintre, je suis attentive aux couleurs et à la lumière d’une toile. En tant que coach, j’aime faire briller les yeux de mes clients lorsqu’ils font une découverte sur eux qui est juste et utile pour eux.

Article co-écrit par Hélène Beaugrand et Nathalie Benoit ( https://www.inetyo.com/ ), février 2019

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Transformations : ouvrir les voies individuelles et collectives

Développer la capacité de transformation d’une organisation, c’est développer la capacité des acteurs qui la composent à identifier et anticiper les changements, à construire ensemble le chemin pour y parvenir, dans l’objectif de se renouveler collectivement. Mais pour cela, encore faut-il que chaque individu composant le collectif ait envie de s’engager dans cette voie, y compris lorsque les changements s’imposent à lui et qu’il semble les subir. Comment le convaincre de s’engager dans la transformation ?  Cette question est d’autant plus prégnante à la lecture de l’étude Gallup de 2017 qui montre qu’en France, moins de 10% des actifs sont « engagés » ; ce sont ceux qui se donneraient à fond pour réaliser leur travail, seraient capables d’innover et chercher à faire avancer l’entreprise. A contrario près de 70% des salariés auraient un comportement « désengagé », réalisant le minimum attendu, exécutant les tâches sans toutefois prendre d’initiative. Développer la capacité de transformation d’une organisation, pour moi, passe donc par cette problématique d’engagement individuel au service du collectif et de l’organisation.

Pour y répondre, il me semble important de donner du sens, expliquer le pourquoi du changement, fixer un cap et le partager, stimuler les initiatives collectives, responsabiliser, susciter l’intérêt personnel pour créer l’envie de se transformer. Avec un accent spécifique sur les managers, qui restent des salariés à part entière et sont en même temps des acteurs particuliers, piliers de la transformation. L’engagement n’est pas intrinsèque à une fonction ; l’accompagnement des managers sur leur propre chemin vers la transformation est une clef majeure de réussite pour favoriser la capacité à co-créer et ouvrir la voie des transformations individuelles et collectives.

Article paru dans la rubrique Regards croisés de la revue Questions de management ? , n°21, septembre 2018

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Danser le changement

Parce que le mouvement symbolise, par la voie du corps, un changement d’état, il permet d’incarner physiquement une transformation.

Léa voulait « mieux gérer son stress en situation d’évaluation » : je lui ai d’abord proposé d’analyser l’état de ses ressources mentales et cognitives, corporelles, émotionnelles. Je lui ai ensuite demandé de se remémorer la dernière situation de stress qu’elle avait vécue et d’exprimer de quelle manière cela avait impacté chacune de ses ressources. Puis je l’ai invitée à identifier quels liens, quelles connexions s’étaient alors faites entre elles. Elle s’est rendu compte que, même si son mental était bien préparé à cette évaluation, sa ressource émotionnelle se trouvait très sollicitée en situation de stress : la peur de ne pas réussir, en prenant le dessus, affaiblissait la force de ses ressources intellectuelles et cognitives.

Je l’ai alors amenée à rechercher comment ses ressources pouvaient mutuellement se nourrir, se soutenir. Elle a ainsi découvert qu’elle pouvait s’appuyer sur sa ressource corporelle… Car Léa a une passion, la danse. En se projetant dans la situation d’évaluation qu’elle allait prochainement vivre, elle a pu expérimenter qu’à travers le mouvement de son corps sur de la musique, elle pouvait extérioriser son trop plein d’émotions (la peur, notamment) et donc réguler cette ressource émotionnelle pour qu’elle n’entrave pas les deux autres en situations de stress, voire qu’elle les soutienne. En vivant cette expérience pendant la séance, Léa en a tiré un apprentissage qu’elle a emporté avec elle, tel un ancrage qu’elle peut désormais solliciter à chaque situation stressante.

En dansant, son corps en mouvement incarne physiquement le changement recherché : atténuer sa peur et évacuer les tensions.

Article écrit par Hélène Beaugrand, mars 2019

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Le jour où j’ai lâché mon clown…

Tadaaaaam ! Chanceuse que je suis, j’ai testé le stage de clown ! Au-delà des belles rencontres faites ce jour là avec les autres participants aux horizons divers, au delà de l’exercice musculaire (si si, à force de rire, de petites courbatures intercostales et abdominales apparaissent en douce), c’est un profond travail que j’ai pu réaliser sur le lâcher prise et la connexion aux émotions… puissance 10. Car le clown amplifie, exagère, surabonde, déborde (et surtout communique) ! Ce stage a aussi été l’occasion d’ouvrir un passage à mon âme d’enfant, précieux. (Et de redécouvrir quelle marrante je suis).Paragraphe

J’en suis repartie avec de nouvelles pistes de travail personnelles (note pour moi-même : jouer avec les contrastes dans les situations, les ombres et lumières), mais aussi pour mon métier de coach : travailler sur l’écoute en collectif ou encore sur l’art de se mettre en scène… 

Merci François – alias Boula ou Gilbert (https://www.facebook.com/francoiswillemart/) pour cette mise en confiance, cette expérience et ce généreux plein de bonne humeur… (Hâte de poursuivre l’expérience !)

Article écrit par Hélène Beaugrand, juin 2019